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Edited by Gill Burrell, Friday, 8 Jul 2022, 14:32

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé, lundi 4 juillet, le début d’un important tournant environnemental, en introduisant des critères verts dans une partie de ses opérations. Si la mise en place complète des mesures prendra des années, celles-ci devraient se répercuter dans l’ensemble du système financier. Christine Lagarde, la présidente de la BCE, avait lancé le chantier peu après sa prise de fonction, fin 2019. A l’époque, le sujet était encore largement tabou dans le monde très conservateur des banquiers centraux. Une partie d’entre eux s’inquiétaient de voir la banque centrale sortir de son mandat officiel, à savoir assurer la stabilité des prix.

En juillet 2021, la présidente a néanmoins acquis gain de cause sur le principe : dans le cadre de sa grande révision stratégique, l’institut de Francfort promettait « d’intégrer les considérations de changement climatique dans [sa] politique monétaire ». L’annonce de ce lundi est la première traduction concrète de cette promesse. « Avec ces décisions, nous transformons notre engagement à lutter contre le changement climatique en actions réelles », assure Mme Lagarde. « Ça avance ! Le rôle de la BCE pour la transition écologique est essentiel ! », a réagi sur Twitter la députée européenne Aurore Lalucq, du parti Place Publique. « C’est positif, mais c’est très lent », relativise Stanislas Jourdan, de l’association Positive Money.

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L’action de la BCE va se faire en trois étapes. Dès octobre, elle va modifier ses critères pour les achats des obligations d’entreprises. Car l’institution monétaire est très active sur les marchés financiers : depuis 2015, elle y rachète des titres pour soutenir l’économie. Au total, elle en a acquis pour près de 5 000 milliards d’euros, dans leur immense majorité des dettes d’Etat. Une petite partie, pour 344 milliards d’euros, est constituée de dettes d’entreprises. Le problème est que la composition de ces achats reflète le panorama des entreprises présentes sur les marchés, et qu’une bonne partie d’entre elles sont très polluantes.

Une étude de 2019, publiée par l’institut Veblen, estime que 63 % des obligations d’entreprises achetées par la BCE venaient des secteurs économiques les plus émetteurs des gaz à effet de serre : production et distribution d’énergies fossiles, secteur automobile, production d’électricité… Désormais, la BCE annonce qu’elle va « faire basculer » son portefeuille d’obligations vers des entreprises ayant « une meilleure performance climatique ». Elle les jugera selon trois critères : le niveau d’émissions de CO2, les objectifs de réduction des émissions et la transparence avec laquelle la société dévoile son empreinte carbone.


Source Le monde


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